Kami, un chemin
L’histoire est longue. Il y a dans cette histoire qui dure depuis 13 ans aujourd’hui quelque chose du chemin initiatique, du chemin qui se fait en marchant. En 2004, Kami naissait dans une formule en quintet, sous l’impulsion du guitariste et compositeur Pascal Charrier. De nombreuses étapes ont jalonné ce parcours : des expériences marquantes (une tournée à New-York), deux albums en quintet, des collaborations fortes (Malik Mezzardi, Stéphane Payen, Josef Dumoulin)… En évoquant le dernier disque de Kami (Colors sorti en 2014), Pascal Charrier envisageait déjà la suite : «On peut faire la tentative de quelque chose, y parvenir parfois, mais même le fait d’y parvenir ne nous en dit pas beaucoup plus sur la suite, l’arrivée est un nouveau point de départ». Peut-être avait-il déjà en tête cette idée de grande formation : le quintet est déjà elle-même la plus grande de petites formations. « Le désir d’un grand ensemble était déjà présent mais il m’a fallut du temps pour que ce projet s’élabore dans l’écriture, l’orchestration et la direction d’ensemble. C’est naturellement que la forme de Kami a évolué au cours des années, suivant la maturation de ma pensée musicale et ma capacité à la mettre en œuvre. »
Le fil conducteur
Le Kami Octet est donc né d’une suite logique de l’aventure, un nouvel aboutissement en attendant la prochaine mutation. Au travers de cette aventure, l’oreille reconnait tout de même un fil qui se déroule depuis ces 13 années : « Kami c’est moi, mon ressenti, ma pensée politique, mon histoire. » Pascal Charrier s’est donc replongé dans la composition d’un nouveau répertoire en puissant dans les travaux de musiciens comme Steve Coleman, Carla Bley, Marc Ducret, Magic Malik et plus récemment Morton Feldman ou Gérard Grisey. C’est la raison pour laquelle sa musique « s’inscrit dans la tradition du jazz contemporain ». Toujours au service d’un propos narratif et poétique qui s’appuie sur deux axes : la transe (recherche sur le rythme, les superpositions, les cycles très longs…) et les textures sonores (sons naturels des instruments et effets électroniques).
Une autre écriture
Comment faire évoluer le son d’un quintet vers celui d’un octet ? Comment modifier, gérer et créer le nouvel équilibre d’un ensemble qui existe depuis 13 ans ? Il faut inventer et imaginer de nouveaux espaces musicaux : « Tout ce travail sur l’orchestration créé des densités variées, un son d’ensemble parfois massif, parfois suspendu, aérien. Il y a également une préoccupation dramaturgique dans le déroulé des pièces, entre écriture et improvisations, une recherche d’équilibre entre les différents solistes… »
01. Mer
02. La marche
03. Le passage des pensées
04. Spring party
05. Fleurs (Bonus Track)