Monday, November 13, 2017

Claudia Solal & Benjamin Moussay - Butter In My Brain (2017)


À propos de du duo Claudia Solal & Benjamin Moussay 

Depuis leur toute première collaboration, en quartet, il s’est écoulé vingt ans. Voilà aujourd’hui 14 ans que Claudia Solal et Benjamin Moussay se produisent en duo, en France et à l’étranger. Après leur premier album Porridge Days, paru en 2005 au Chant du Monde/Harmonia Mundi (Coup de cœur de l’Académie Charles Cros) puis Room Service, écrit avec le quartet Spoonbox, sorti en 2010 chez Abalone Productions / Harmonia Mundi (ffff Télérama), leur nouveau projet, Butter in my brain, a été composé entièrement à deux (les textes sont de Claudia) à partir de matériaux improvisés. Des chansons singulières, hors format, entre rêve et réalité, qui explorent leur imaginaire fantasque et vigoureux. 

Si Claudia Solal et Benjamin Moussay gardent un profond attachement au jazz, leur véritable terrain d’expression se situe sans doute ailleurs, à la croisée de plusieurs chemins : pop, musique électronique, improvisation, musique contemporaine, minimalisme, poésie sonore… Il ne s’agit pour autant pas de fusion entre les styles, mais avant tout d’un désir aventureux de se raconter, à travers un son spécifique, en  livrant ce recueil de chansons bruissantes, vives, écervelées, parfois lancinantes ou hallucinatoires, sombres ou lumineuses, urbaines, pluvieuses, cinématographiques, inspirées d’histoires vraies ou rêvées, évoquant le désir, la peur, l’espoir… Des chansons multipolaires, des chansons d’art et d’essai ! Personnages en perte de vitesse et de repères, en proie aux plus grandes joies comme aux plus ravageuses dépressions, à la limite du dédoublement de personnalité, mais toujours profondément amoureux de la vie,  de la nature, des êtres… une musique sans frontière, libre.


À propos de Butter in my brain 

« Porridge Days il y a douze ans, voyage entre l’écrit et l’improvisé, fraîcheur printanière, en forme de petit déjeuner en duo. Puis  Room Service il y a sept ans en quartet, plus écrit, plus orchestral, électronique, en guise de déjeuner. L’heure est venue du goûter, élaboré avec patience durant de longs mois de travail. Sélection des ingrédients littéraires, des images musicales, puis des notes pour aboutir à un plat cuit au beurre clarifié, structuré et complexe, mais dont le retour à la forme épurée du duo souligne l’émulsion légère. Une belle aventure que ce Butter in my Brain, un nouveau terrain de jeu à explorer, pour le plus grand plaisir de nos papilles auditives ». Benjamin Moussay 

« Benjamin Moussay partage mon univers musical depuis plus de 20 ans. Notre duo est né au printemps 2003, date à laquelle, par le plus heureux des hasards, nous nous sommes retrouvés à donner un concert à deux à Lens, concert initialement prévu en quartet. A l’époque, nous jouions des standards de jazz réarrangés, quelques compositions, mais surtout, nous improvisions. J’ai toujours aimé l’extrême sentiment de liberté que ce duo me procure concert après concert. Après notre premier disque en duo, Porridge Days, nous avons travaillé pendant 7 ans avec le quartet Spoonbox, avec lequel nous avons enregistré Room Service. Mais c’est en duo que nous avons décidé de nous retrouver pour ce nouvel opus, Butter in my brain, - au matériau entièrement original, sans reprise littéraire ni musicale, ce qui constitue en cela une étape nouvelle et essentielle dans mon travail. Ayant choisi la voix comme premier instrument, c’est souvent le matériau littéraire, qui demeure le moteur principal de mes aspirations/inspirations musicales. Pour ce projet, j’ai écrit une cinquantaine de textes en langue anglaise, dont j’ai choisi 12 d’entre eux. A leur lecture, Benjamin les a transformé en sensations visuelles ou sonores, en impressions musicales, qui furent le point de départ à une écriture commune. Séance après séance, pendant un an et demi, nous avons construit ensemble le corps et le cœur de ce projet, à partir de propositions improvisées de l’un et de l’autre, que nous avons croisées, confrontées, assemblées, fusionnées, retournées dans tous les sens. En résulte une musique organique et (é)mouvante, mêlant acoustique et électronique… une continuité  évidente à mes deux derniers disques personnels, Porridge Days et Room Service ». Claudia Solal


Butter In My Brain en concert

Le 13 novembre, Nevers D'jazz, Nevers 
Le 23 novembre, Festival Michel Graillier, Lens

Le 13 janvier 2018, Jazz sur le vif, Radio France

« (…) le duo multipistes de la chanteuse Claudia Solal et du pianiste Benjamin Moussay offre un singulier aveu de la perception de l’être à l’ouvert, à l’encore ouvert. Musique qui fait suite au chaos, qui précède le chaos, musique des arbres pensifs qui a repéré une brèche possible pour dire la profondeur des entrecroisements à vif, des alchimies des luttes intérieures et de leurs infinies tendresses (…). L’on est troublé devant tant de pétillant à-propos parvenant à mêler cette retenue surgissant de l’invisible à la franchise libre des sentiments. Moment rare de cendres et de semences (…). Un indispensable morceau de vérité tout simplement ! » Jean Rochard, le Glob de nato, janvier 2017  

« Un de ces moments inscrits dans une sorte d’entretemps, une de ces expériences qui demeurent en résidence dans la mémoire, rai lumineux dans le fouillis du passé (…). L’univers partagé de Claudia Solal et Benjamin Moussay est un monde en soi, un regard aventureux, créé par des voyageurs de l’espace prêts à traverser les apparences ». Yves Dorison, Culturejazz.fr, mai 2017 

« La musique qui réunit le pianiste et la chanteuse (…) est d’une syntaxe appartenant au domaine du minimalisme, avec un vocabulaire très large des musiques du XXème siècle, de Webern à Cecil Taylor, en passant par la pop, en remontant momentanément jusqu’à Bach, avec un usage non dogmatique de la tonalité et de l’atonal, de la consonance et de la dissonance où le “tension-détente” me semble être non plus un phénomène temporel d’alternance, mais un phénomène spatial, un état (…). Un art poétique où le drame de l’existence ne prend jamais le ton ni de la tragédie, ni de l’épopée, ni de la lamentation, pas plus de la comédie, mais nous entraîne au-delà des apparences, là où les lapins blancs portent montre à gousset, à ce juste endroit qui sépare le rêve du cauchemar, la douceur et de l’amer et d’où l’on peut observer the butter in the brain avec distance et narquoiserie. Les quelques larmes qui soudain perlent au coin d’une “chanson” n’en ont que plus de poids ». Franck Bergerot, avril 2015, Jazzmagazine

« Si l’improvisation, et plus précisément depuis une dizaine d’années l’improvisation libre, tient une place importante dans mon rapport à la musique, c’est parce qu’elle m’a permis de communiquer plus intimement avec les musiciens avec lesquels je la partage.

Après de nombreuses années à chanter les standards de jazz, j’ai soudain éprouvé le besoin d’enrichir ma pratique autrement, de raconter des histoires à ma façon, en recherchant de nouveaux espaces de liberté où écriture et propos improvisé se chevauchent à l’écart des conventions stylistiques.

C’est aussi la pratique de l’improvisation qui m’a fait explorer de nouvelles techniques de chant, qui enrichissent aujourd’hui mon discours et me donnent la possibilité de concevoir la voix comme un instrument à part entière, en dehors du recours obligé au mot ». Claudia Solal