Mathias Levy - Revisiting Grappelli (JAZZ FAMILY 2017)
Avec talent et audace, Mathias Lévy renouvelle la tradition du violon jazz en réactivant l’héritage de Stéphane Grappelli grâce à un disque enregistré à la Philharmonie de Paris, sur un violon ayant appartenu au maître disparu voici vingt ans. Quel musicien le premier a-t-il fait swinguer Bach, enregistré aussi bien avec les Pink Floyd que Yehudi Menuhin, contribué à l’invention d’un jazz sur instruments à cordes, partagé le studio avec Coleman Hawkins et Oscar Peterson, signé la musique du mythique film Les Valseuses et fait le tour du monde avec son « violon pour tout bagage » ¡Stéphane Grappelli ! Autrefois star mondiale, de nos jours un peu négligé, le violoniste est pourtant l’un des rares Français à s’être fait une place parmi les « grands » du jazz. La postérité est ingrate, elle a ses lacunes et ses injustices et relègue parfois dans l’ombre des hommes qui devraient occuper une large place dans notre mémoire. À 35 ans, le violoniste Mathias Lévy, lui, n’a pas oublié Stéphane Grappelli. D’abord, parce qu’il lui a procuré ses premières émotions de jazz et lui a transmis la sensation virale du swing. Ensuite, parce que Grappelli est celui qui, le premier, a permis à son instrument — le violon — de se faire une place au sein du jazz, grâce au tandem fabuleux qu’il formait avec Django Reinhardt au sein du fameux Quintette du Hot Club de France. Deux bonnes raisons à ses yeux de célébrer son importance et de s’inscrire dans sa descendance : « Revisiting Grappelli ». « On peut dire que Grappelli était dans une position de pionnier et non d’aventurier, souligne Mathias Lévy. À la différence de Django, il n’a pas nécessairement recherché ce truc de la modernité qui veut qu’un artiste doive absolument évoluer. Certes, il a moins évolué dans son style que Django mais n’oublions pas que cette manière d’envisager le jazz, c’est tout de même lui qui l’a inventée et qu’elle reste, de fait, porteuse de modernité ! »