Je ne vais pas me cacher derrière mon petit doigt: J’aime beaucoup Vladimir Médail, depuis que je l’ai entendu aux côtés de la chanteuse Mathilde il y a trois ans. Tous deux interprétaient avec ferveur et délicatesse les standards de Cole Porter. Des morceaux aussi rebattus que Night and Day étaient soudain débarrassés de leur patine grâce à la sensibilité de ces deux musiciens.
Ce que j’aime par dessus tout chez Vladimir Médail, c’est ce lyrisme délicat, presque ingénu à force d’évidence chantante. Je retrouve ces qualités mélodiques dans ses compositions (comme Vladimir est un chouette gars, la plupart sont des bouquets de fleurs adressés à ses proches, qu’il s’agisse de Folk Song for my father, ou Our Sweet home pour sa compagne). La plus belle, la plus lyrique est cette Valse landaise, véritable chanson sans paroles, qu’énonce avec sensibilité le contrebassiste Etienne Renard.
Je n’avais pas entendu Vladimir Médail depuis plusieurs mois, et je suis frappé de voir qu’il a « musclé son jeu » , comme le disait jadis Aimé Jacquet à Robert Pirès (je demande pardon aux lecteurs de les écraser sous le poids de mon érudition littéraire). Vladimir Médail a rajouté pas mal de bleu à sa palette. Il se lâche aussi plus volontiers la bride, s’autorisant des traits rapides qu’il s’accordait auparavant avec plus de parcimonie, cela est frappant notamment sur Good Night et Don’t give up.
Quant à Etienne Renard, il est d’une impeccable solidité. C’est une belle soirée de musique sensible et chantante. Dès que le tapage et le remuement du monde se feront trop pressants, je sais donc qu’il me restera la possibilité d’aller écouter ce chouette et délicat trio.
1. Sur Le Pont 7:53
2. Stride For Pat 5:09
3. Valse Landaise 7:59
4. Folksong for My Father 6:30
5. No Use of Thinking 8:44
6. Our Sweet Home 4:50
7. Good Night 5:54
Étienne Renard: contrebasse
Élie Martin-Charrière: batterie