Après avoir consacré, ces dix dernières années, plusieurs disques à la musique de Mingus, Jacques Vidal nous revient avec onze compositions personnelles pour « Hymn », sorti vendredi dernier chez Soupir.
Cette envie de renouer avec l’écriture était latente… Jacques Vidal avait volontairement arrêté la composition pour se plonger dans des oeuvres musicales d’autres illustres compositeurs qu’il prenait un immense plaisir à jouer. Jusqu’à ce que le désir de créer à nouveau réapparaisse fortement. Mais comment se surprendre soi‐même pour mieux surprendre les autres, que ce soit ses partenaires ou les auditeurs pour qu’il se produise véritablement quelque chose de nouveau ? Comment élaborer des climats différents en préservant la cohérence et l’homogénéité de l’ensemble ? Jacques VIdal était dans cette réflexion là. Il avait déjà en tête les musiciens, voulait réintroduire le piano, absent de ses dernières formations. Lui restait à écrire.
Et puis arrive l’accident de vélo… qui l’immobilise plusieurs semaines. Plus moyen de jouer de la contrebasse avec une épaule démise, ni de s’échapper sur des chemins de traverse en deux roues. Alors l’évidence le rattrape. Comment passer le temps de la convalescence si ce n’est en composant. Comment ne pas perdre le moral si ce n’est en écrivant et en intitulant des titres tels que Hymn ou Spirit. Les morceaux arrivent les uns après les autres facilement.
Jacques VIdal ne souhaitait pas qu’on “entende” la technique d’écriture, pas plus que la technique chez les instrumentistes. De l’aveu même des musiciens, il aurait fourni un matériel plus précis, plus rigoureux, avec des rapports entre mélodie et harmonie d’une part et entre rythme et mélodie d’autre part, plus affinés que dans les disques précédents. La preuve que la sensation de liberté peut être bien plus grande avec davantage de contraintes et un cadre plus rigoureux. Les mélanges de rythmes (5/4 ou le 7 temps) sont venus instinctivement, ce n’était pas prémédité. Les musiciens se sont immédiatement sentis à l’aise. Il faut dire que Jacques Vidal en écrivant avait pensé à chacun d’eux.
Jacques Vidal désirait revenir à certaines racines de la culture jazz, comme celle de la danse qui a été très longtemps liée à la musique. Il s’agit de sa Jazz Attitude, pour lui c’est du « pur jazz » comme celui d’un bassiste, Miroslav Vitouš dont il parle avec tellement de louange et d’enthousiasme, qu’on se dit qu’”Hymn” pourrait quelque part lui être destiné…
Concert
Le 10 décembre au PAN PIPER