Il n’a que 27 ans, mais déjà riche d’une expérience musicale où il s’est frotté à différents courants du jazz et aux musiques africaines, du Kora Jazz Trio, à Xalam, en passant par Cheick Tidiane Seck, ou l’électro-jazz du groupe Antiloops. Il fait aussi partie du nouveau projet « Chronicles » (orienté vers le jazz-funk) du chanteur David Linx.
Pour ce premier album, Timothée Robert a réalisé un disque ambitieux et touffu, composé de treize morceaux qui se télescopent dans une belle et fluide narration. Une histoire forte, inspirée par les écrits de François Cheng et de Bergson, et surtout par le taoïsme, avec la notion du vide médian, qui se manifeste à chaque fois que le Yin et le Yang sont en présence, comme un troisième souffle porteur d’une puissante transformation créatrice. Il en sort une formidable et étonnante création musicale autour d’un quintette de jazz (sax, trompette, piano, basse, batterie) où l’on retrouve le claviériste d’Antiloops : Nicolas Derand.
Une formule idéale pour jouer du hard-bop, sauf que Vide Médian n’a rien à voir avec ce courant, en proposant une musique innovante et inclassable, imprégnée de magie et de mystère. Une musique d’aujourd’hui, fortement lyrique et méditative, qui conjugue avec bonheur écriture et improvisation, et où le jazz, la musique contemporaine, les gammes indiennes, et les musiques actuelles, font bon ménage dans une parfaite homogénéité. En tant que bassiste, Timothée Robert aime placer le groove au centre de ses compositions, et l’interaction qu’il propose avec son batteur Clément Cliquet est impressionnante autour de rythmiques impaires, de changements de rythmes, et de brisures, avec parfois des clins d’œil aux drum & bass des musiques électroniques.
Il affectionne les climats mouvants et les contrastes, chères à la musique contemporaine, et laisse volontiers son saxophoniste Melvin Marquez et son trompettiste Olivier Laisney proposer des chorus simultanés qui s’enchevêtrent avec bonheur dans un savoureux tissage. De jeunes musiciens qui proposent une musique mature et réfléchie, avec une forte cohésion sonore, marquée par une remarquable interaction et une entente musicale réjouissante. Timothée Robert a choisi des musiciens qu’il connaît bien, capables de s’investir à fond dans ses compositions et son univers, en étant toujours au service de la musique, et en ne tirant jamais la couverture vers eux. D’où cette agréable impression d’architecture sonore, impeccablement structurée et inébranlable.
Timothée Robert ouvre avec Vide Médian des ponts entre l’occident et l’orient, entre la spiritualité et la musique, et entre la philosophie et la création. Sa musique contrastée oscille en permanence entre des ambiances sombres et des éclats lumineux, axés sur les notions de tension et de détente. Un voyage spirituel qui nous surprend en permanence en traversant des zones de créativité intense innervées par le vide médian.
1 Misra Ata, Pt. 2 4:44
2 Aaron Song 4:52
3 Mararanjani 5:22
4 Mr Potion 6:38
5 Opening of Metaphysique 1:46
6 Metaphysique 3:11
7 M Eleven 5:17
8 Nasika Bhushani 5:22
9 Vide médian 5:36
10 From 16 to 26 2:10
11 Mother Song 6:05
12 Testaments 6:08
13 Mi C si T 6:14
Melvin Marquez : Saxophone Tenor
Olivier Laisney : Trompette
Clement Cliquet : Batterie
Nicolas Derand : Piano
JEUDI 15 MARS 2018 / 21H00 / Sunset / 20,00€