Label: Impulse
Source: Les Dernières News du Jazz
Après l’hommage sublime que Ran Blake avait rendu il y a deux ans à la chanteuse Chris Connor, le pianiste américain nous revient aujourd’hui avec une autre dédicace, celle au cinéma de Claude Chabrol.
Intitulé « Chabrol Noir », c’est logiquement du côté de la force obscure du cinéaste que le pianiste va puiser son inspiration. Moins en marchant sur les traces de Pierre Jansen que sur le propre terrain du pianiste américain. Véritable maître de l’improvisation et du suspens, Ran Blake y tourne autour de cette musique avec des airs de story teller inspiré et introspectif. Car le jeu de Ran Blake qui se situe entre le silence et résonances, a toujours su ménager ses effets et provoquer l’attente.
Que la note grave du fond du clavier résonne lentement et c’est aussitôt un chapelet de triolets venu du haut du piano qui vient aussitôt alléger le propos, comme un personnage insouciant se promenant au milieu des ténèbres.
Ran Blake est un pianiste inquiet et soucieux. Tourmenté aussi. Et l’évocation de Chabrol s’écoute alors ici comme une sorte d’invocation de son fantôme, comme une lecture poétique personnelle et très sombre de l’oeuvre du cinéaste.
Ricky Ford avec le son de son ténor âpre et puissant vient sur quelques morceaux raconter une autre histoire Chabrolienne d’une manière plus Ellingtonienne.
Album envoutant comme le sont toujours les albums du pianiste, « Chabrol noir » est une magnifique oeuvre d’appropriation à la limite de l’intime, au coeur d’un processus créatif dense, et toujours émouvant.
Jean-Marc Gelin
Intitulé « Chabrol Noir », c’est logiquement du côté de la force obscure du cinéaste que le pianiste va puiser son inspiration. Moins en marchant sur les traces de Pierre Jansen que sur le propre terrain du pianiste américain. Véritable maître de l’improvisation et du suspens, Ran Blake y tourne autour de cette musique avec des airs de story teller inspiré et introspectif. Car le jeu de Ran Blake qui se situe entre le silence et résonances, a toujours su ménager ses effets et provoquer l’attente.
Que la note grave du fond du clavier résonne lentement et c’est aussitôt un chapelet de triolets venu du haut du piano qui vient aussitôt alléger le propos, comme un personnage insouciant se promenant au milieu des ténèbres.
Ran Blake est un pianiste inquiet et soucieux. Tourmenté aussi. Et l’évocation de Chabrol s’écoute alors ici comme une sorte d’invocation de son fantôme, comme une lecture poétique personnelle et très sombre de l’oeuvre du cinéaste.
Ricky Ford avec le son de son ténor âpre et puissant vient sur quelques morceaux raconter une autre histoire Chabrolienne d’une manière plus Ellingtonienne.
Album envoutant comme le sont toujours les albums du pianiste, « Chabrol noir » est une magnifique oeuvre d’appropriation à la limite de l’intime, au coeur d’un processus créatif dense, et toujours émouvant.
Jean-Marc Gelin