C’est une vision poétique de ce «dernier refuge» que j’ai voulu
exprimer dans ce projet, manière de célébrer musicalement l’espoir en la
vie toujours renaissante. Comme beaucoup d’Arméniens, mes
grands-parents ont fui leur pays natal après le déclenchement du
génocide perpétré par les Turcs en avril 1915. C’est ainsi que mon père,
puis mes frères et moi-même, sommes nés en France, une des principales
destinations de ces expatriés. L’envie de retrouver la paix, les
situations géo-politiques et familiales m’ont fait grandir loin de la
culture arménienne (je ne parle pas la langue), dans le but d’obtenir
une intégration sans faille. C’est absolument seul que j’ai retrouvé,
presque recréé, mon rapport à la culture arménienne, et ce,
principalement grâce à la musique. L’histoire de l’orchestre «Lousadzak»
et la rencontre avec Gaguik Mouradian en sont les exemples les plus
forts.
L’année 2015 a marqué le centenaire du génocide arménien.
Evidemment
concerné, cet évènement cristallise une réflexion que je mène depuis
longtemps, sur l’interaction entre mes origines et ce qui me construit
au quotidien, source de richesses mais aussi de décalages. Si cette
situation a toujours été porteuse d’imaginaire, et si elle a toujours
nourri mon domaine artistique, je n’ai jamais eu la sensation qu’elle
intervenait plus que cela dans ma vie personnelle.
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Poussières d'Anatolie
Vergine
La Route De Damas
Lumière De L'Euphrate
Antika
Le Cieux D'Erzeroum
Géraldine Keller, voix
Daniel Erdmann, saxophone ténor et soprano
François Corneloup, saxophone baryton et soprano
Philippe Deschepper, guitare électrique
Christophe Marguet, batterie
Claude Tchamitchian, contrebasse et compositions